POP CULTURE On a vu Seul sur Mars de Ridley Scott

On a vu Seul sur Mars de Ridley Scott

Commentaires (0) POP CULTURE Nicolas Jung

Non, ne rêvez pas. Contrairement à ce que laisse penser le titre français du film de Ridley Scott – traduction osée du titre original The Martian… -, vous ne passerez pas un peu plus de deux heures en tête à tête avec Matt Damon aka Mark Watney. Si, suite à une énorme tempête qui le laisse pour mort, ce botaniste de formation se retrouve bien abandonné sur la planète rouge par l’équipage de la mission de la Nasa à laquelle il participait, le film raconte autant son aventure en solitaire que son sauvetage organisé depuis la Terre. Seul sur Mars raconte même trois histoires successives, qui créent ensemble une véritable épopée humaine et spatiale palpitante de bout en bout.

Seul sur Mars 2

On commence par le récit d’un naufragé de l’espace qui, donc, se retrouve comme enterré vivant dans une base martienne avec des vivres en quantité restreinte et un environnement hostile dans lequel l’absence d’oxygène limite ses chances de survie. Sorte de Robinson Crusoë du XXIe siècle, il décide alors de ne pas sombrer dans le désespoir, de tout faire pour entrer en contact avec la Terre, et de filmer ses mésaventures, la caméra ayant remplacé le journal de bord des navigateurs du XVIIe siècle. On continue avec le récit d’un pionnier qui commence la colonisation d’un territoire lointain. Si le mythe de la conquête de l’Ouest structure l’imaginaire américain, le personnage de Mark Watney en est un pur produit. Dans un paysage qui n’est pas sans rappeler la Monument Valley, décor de nombreux westerns hollywoodiens, le botaniste astronaute, premier homme d’une nouvelle civilisation à construire, va parvenir à produire de l’eau et mettre en place une sorte de ferme 3.0 pour cultiver des pommes de terre. Et ainsi espérer assurer sa survie.

Seul sur Mars 3

On termine avec le récit d’une intelligence collective qui se met en branle pour trouver LA solution qui permettrait de ramener vivant sur Terre ce pionnier des temps modernes. Nous sommes à l’âge des réseaux et connexions de toute sorte, et le film en devient la vibrante illustration. Impossible, face à la déferlante d’informations actuellement disponibles, de gérer seul un sauvetage de la sorte. La force du film de Ridley Scott, c’est bien de livrer in fine une jolie proposition autour du “faire” ensemble – préalable peut-être au vivre ensemble, sur une planète Terre unie, dans un même objectif de survie, qu’appellerait de ses voeux, en creux, le titre français ?

The Martian fait ainsi suite à toute une série d’oeuvres qui, de Battlestar Galactica à Interstellar en passant par Gravity, non seulement montrent que les space opera ont retrouvé la cote (pour notre plus grand plaisir de spectateurs), mais encore permettent d’actualiser des mythes aussi essentiels que ceux des origines de l’homme et de la civilisation. Et de poser finalement, la seule question qui importe :  l’humanité, quel devenir ?

Seul sur Mars affiche

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