POP CULTURE FIFA 15 : histoire d’un désamour

FIFA 15 : histoire d’un désamour

Commentaires (0) POP CULTURE Alexandre Jeanpetit

FIFA_15_désamour_MAD

Une semaine après la sortie de FIFA 15, attendu, vendu, comme le messie du jeu de ballons rond, la déception est grande et amère.

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Bonjour tristesse

J’ai rencontré FIFA en 2013. A l’époque, j’étais en ménage avec PES, un amour passionnel commencé en 2003 et qui avait connu son paroxysme en 2008. Seulement, deux ans plus tard, la vie en concubinage avait sonné le glas de notre couple et le coup de foudre, le vrai, celui qui ne prévient pas, m’a fusillé. FIFA est entré dans ma vie, avec fracas. Une relation fusionnelle, où le jeu m’avait donné en plaisir ce que je lui avais consacré en heures de mon temps. De rage intense aussi, de moments épiques, en ligne ou en solo. Un an. Et puis il y a eu FIFA 14. L’habitude s’était installée. Tellement que revenir au 13 était une nécessité, pour retrouver la fougue des premiers instants. FIFA 14 avait fait peau neuve, pour raviver le désir, pour casser la routine. Mais sans succès. Et puis tu es arrivé FIFA 15.

Naïvement, j’ai cru que tu gommerais les erreurs du passé (tes bugs FIFA, tes bugs !), que tu avais appris de tes erreurs. Mais aujourd’hui, je suis triste. Et je voudrais comprendre. Non pas que tes gardiens qui sortent n’importe comment (et ce n’est pas peu dire) m’agacent. Non non. Non pas que tes arbitres qui semblent prendre leur décisions à pile ou face m’énervent. Non non non. Non pas que les dribbles, difficilement gérables et systématiquement trop forts, me déçoivent. Tu n’y es pas. Tout ça, c’est secondaire, pardonnable. Il te manque quelque chose, du souffle, un coeur.

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Graphiquement, ce nouveau FIFA est très propre

Tu vas encore me dire que tu fais de ton mieux, que je ne suis qu’un joueur-aigri-journaleux-fainéant qui cherche la petite bête. Mais tu m’as menti FIFA. Tu m’as dit que tu avais changé, que tu étais le plus beau jeu, le plus fort, le plus abouti. Tu es plus réaliste c’est une évidence mais à quel prix ? Bien sur que tu as des qualités, c’est évident. Les ambiances des stades, les visages des joueurs toujours plus réalistes, un jeu de balle plus léché, la réinvention du système de jeu (oubliez les enroulés, ça ne marche plus), la place accordée à la défense, tes interfaces clairs et plutôt jolis, ton FIFA Ultimate Team toujours aussi addictif, tes célébrations plus nombreuses que jamais, tes modes multiples et variés, ta quantité astronomique de licences et d’équipes. Tu t’es embelli, cela va sans dire, mais encore une fois rien d’exceptionnel pour cette génération de console. Ce n’est pas suffisant. Pas suffisant pour faire oublier tes bugs, pas suffisant pour justifier ton prix exorbitant, pas suffisant pour nous convaincre que tu n’es pas qu’un FIFA 14 2.0.

Je ne suis pas en colère. Tu veux que je te dise ? C’est ça le plus décevant. Qu’un beau matin, je ne te reconnaisse plus. Que tu sois devenu quelconque. Que le charme n’agisse plus. Que tu ne sois que le meilleur par défaut, sans trop que tu saches toi-même pourquoi et que tu te contentes d’appliquer la recette. Peut être est ce ma faute et que la patience de réapprendre à jouer, de devoir repasser des heures à maîtriser un gameplay exigeant mais qui pourrait à la longue se révéler abouti, me fait défaut. Les torts sont sans doute partagés. C’est comme ça que finissent les histoires d’amour. Ill est temps de se séparer. C’est mieux comme ça.

Ne me rappelle pas.

Quentin Buchberger

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