Fabrice Lucchini, c’est un peu le pendant masculin de Jane Birkin. On aime ou on déteste. Rarement d’entre deux. C’est d’ailleurs souvent précisément ce pourquoi on l’aime que les autres le détestent (et inversement) : mimiques forcées, enfilade de citations, monologues interminables et autres délires « variétesques ». Vous l’aurez compris, on est plutôt fan du personnage. Rendez-vous donc vendredi dernier à 18 heures (horaire qu’il qualifie lui-même d’improbable, avec son célèbre regard ahuri), pour assister à son nouveau spectacle Poésie ? au théâtre des Mathurins à Paris dans le 8^e.

Au programme, deux heures de déclamation enflammée de textes poétiques, entrecoupée de quelques digressions récréatives. Le tout dans un décor intimiste et feutré. Une poésie qui s’entend ici au sens large. Moins comme le genre littéraire que comme la quête de ce qui est poétique dans un texte. Se côtoient donc pêle-mêle des poèmes de Rimbaud – du plus célèbre « Bâteau Ivre » à ceux des tous débuts comme «Première soirée » – Baudelaire, Paul Valéry et des extraits d’œuvres appartenant ses auteurs fétiches que sont Céline, La Fontaine et Molière.

Au delà de la performance orale incontestable et à nouveau confirmée, on est aussi séduit cette fois par les confidences de l’artiste sur son parcours. L’apprenti coiffeur devenu show man. Capable, (comme il se plait à le rappeler) de faire salle comble* pendant des mois avec un thème aussi sexy et populaire que la poésie… Un regret peut-être les 2-3 anecdotes de son histoire personnelle déjà (trop?) entendues. Mais comme dit le proverbe, « Qui aime bien châtie bien »…

 Pourquoi on aime : une alternative sympa à la soirée ciné et un spectacle original qui plaira aux fans comme aux plus septiques d’entre vous, qui découvriront Lucchini dans un exercice qu’il maitrise la perfection.

* Il reste très peu de places disponibles mais on peut toujours en dénicher à prix raisonnable sur LeBonCoin