De l’engagement, un duel de buteurs, de la folie et puis le néant. C’est à peu près ce que l’on peut retenir de cet OM –PSG (2-2), qui a tenu ses promesses. Un nul qui laisse le PSG à trois points de son meilleur ennemi en haut du classement.
Il y a des week-ends comme cela, où les matchs ne se résument qu’à des mano a mano entre grands joueurs. Si le Clasico espagnol a vu, sans surprise, les deux meilleurs joueurs du monde se répondre coups pour coups – doublé de Ronaldo et de Messi – le Classique à la française nous a réservé une belle surprise. André-Pierre Gignac a tenu la comparaison face à celui qu’on ne présente même plus : Zlatan Ibrahimovic. Un duel de buteurs donc qui a rythmé une première période, pleine d’intensité et de rebondissements.
Dédé vs Zlatan
Si Zlatan avait confié avant la rencontre ne pas connaître Nicolas N’Koulou, il a sûrement dû faire plus ample connaissance avec le troisième meilleur buteur de la Ligue 1 (5 buts en 8 matchs). Volontaire, disponible et bagarreur, Dédé Gignac est à des années lumières de son fantôme de la saison dernière. Un premier but de grande classe en début de match, a permis à l’OM de faire la course en tête alors que les Parisiens se contentaient de faire circuler le ballon sans être dangereux. Mais voilà, ce nouveau PSG – tant décrié – compte aujourd’hui dans ses rangs un joueur de classe internationale. Le type de joueur, tout comme Ronaldo et Messi, capable de changer le court d’un match à lui seul. En l’espace de trois minutes – grâce à une talonnade et un coup-franc zlatannesque – le PSG passe devant au tableau d’affichage (1-2). Un quatrième doublé en 7 matchs, qui propulse le Z en tête des buteurs de la Ligue 1 (9 buts).
Un avantage qui a quelque peu refroidi les ardeurs marseillaises et le Vélodrome par la même occasion. Étonnamment, c’est le moment qu’on choisit les hommes de Carlo Ancelotti pour baisser de rythme. Il n’en fallait pas plus pour que Gignac et consorts remettent la pression sur une défense parisienne loin d’être sereine malgré la présence de Thiago Silva. La faute à un Alex et un Jallet, en dessous de tout. Sur un corner de Mathieu Valbuena, André-Pierre Gignac y va lui aussi de son doublé. RIP le Maxi Best Of. A la pause, Gignac et Zlatan se séparent sur un score nul et logique.
45 minutes et puis s’en vont
L’entrée à la mi-temps de Kevin Gameiro en lieu et place de Javier Pastore a pour mérite de faire découvrir aux spectateurs du Vélodrome que l’Argentin avait bel et bien joué la première période. A l’inverse du début de match, la pression retombe et la partie ne se résume plus qu’à une bataille au milieu de terrain. Paris se heurte au très bon bloc marseillais qui recule mais qui ne rompt pas. Surprise, Carlo Ancelotti la joue petit bras et décide de faire entrer Sylvain Armand et Van der Weil. On a connu plus funky ! Une manière de rappeler que le Mister n’est pas italien pour rien. Conséquence, le jeu perd en intensité et le seul fait d’arme de cette deuxième période reste l’entrée en jeu de Jordan Awey et de sa coupe de cheveux plus qu’énigmatique.
Il aura donc fallu presque attendre 19 ans pour qu’un Classique oppose le premier au deuxième du championnat. Résultat, le PSG est toujours invaincu en championnat mais reste à trois longueurs de son adversaire du soir. l’OM, de son côté, reste leader, en ayant montré de belles choses et a retrouvé le Gignac de Toulouse. Une bien bonne nouvelle pour les hommes d’Elie Baup mais aussi pour la Ligue 1. Si le PSG peut se targuer de Zlataniser les autres équipes, Benoît Cheyrou nous a gratifié d’une belle comparaison. « Ils se sont fait André-Pierriser ». Les deux meilleurs ennemis du championnat sont de nouveau en haut de l’affiche. Là est bien l’essentiel.